Antidépresseurs et surpoids ?

Comment agissent ils ? Quelle conduite tenir pour perdre du poids ?

ANTIDEPRESSEURS ET POIDS


QU EST-CE QU UN ANTIDEPRESSEUR ?

Les antidépresseurs sont des psychotropes, c'est-à-dire des substances qui modifient le psychisme. 

Tous permettent de faire disparaitre la tristesse et les troubles de l'humeur.
Cependant, certains stimulent les patients en agissant sur la fatigue psychique et physique, alors que d’autres sont sédatifs et apaisent, en diminuant l'angoisse et en améliorant le sommeil.
D'autres enfin sont à la fois tranquillisants (sédatifs) et stimulants.

Leur indication première reste le traitement de la dépression, mais elle s’étend aussi aux troubles obsessionnels compulsifs, à la boulimie, ainsi qu’à la prise en charge thérapeutique de la douleur chronique et des symptômes d'anxiété grave.

Prescrit à bon escient et à bonne dose, un médicament psychotrope est efficace, produit peu d’effets secondaires et n’influence pas le poids.


LES DIFFERENTS ANTIDEPRESSEURS

La classe pharmacologique des antidépresseurs reste très hétérogène tant au niveau des mécanismes d’action qu’au niveau des effets indésirables ; la différentiation entre les produits d’une même famille reste toujours difficile.
Pour résumer, concentrons-nous sur les 5 grandes familles d'antidépresseurs :

Les antidépresseurs tricycliques, (ex :Imipramine) : les plus anciens, très peu prescrits aujourd’hui, favorisent la prise de poids.

Les nouveaux tricycliques et apparentés, (ex :Anafranil, ludiomil, tofranil) : ils font perdre du poids, surtout l’Athymil .

les inhibiteurs de la monoamine oxydase (IMAO),( ex :Monoclamine) : les IMAO sont les anti dépresseurs les plus désinhibiteurs et les plus psychotoniques. Ils ne présentent pas d’effet sédatif et sont neutres vis-à-vis du poids.

les inhibiteurs de la recapture de la sérotonine et de la noradrénaline, (ex :Effexor, Norset) : ceux-ci sont à la fois stimulants et apaisants et favorisent la prise de poids.

les inhibiteurs de la recapture de la sérotonine (IRS), (ex : Prozac, Seropram ou Seroplex) : Ceux sont les plus utilisés aujourd’hui. Les IRS viennent combler le manque de sérotonine (aussi appelée « hormone du bonheur »), habituellement sécrétée par le cerveau, et régule ainsi l’humeur. Ces antidépresseurs entrainent une perte d’appétit et donc une perte de poids durant le traitement. En revanche, le Deroxat favorise la prise de poids.


AUTRES MEDICAMENTS PSYCHOTROPES

A côté des antidépresseurs, sont souvent prescrits :

Les anxiolytiques (ex : Lexomil, Xanax, Seresta, Valium, Atarax) : ils calment l’anxiété et diminuent par ce fait, les prises alimentaires compulsives. Ils sont généralement neutres vis-à-vis du poids, y compris l’Atarax.

Les hypnotiques (ex : Halcion, Havlane, Normison, Noctamide) : ils sont prescrits pour traiter les différentes causes du trouble du sommeil. Ils ne font en général pas grossir

Les neuroleptiques (ex : Largactyl, Melleril, Dogmatil, Solian, Moditen) : ils traitent les angoisses majeures, l’agitation, l’excitation psychique, l’agressivité voire les délires et les hallucinations. Les neuroleptiques font tous prendre du poids, surtout le Zyprexa.

Les thymorégulateurs (ex : Lithium) : ils sont indiqués entre autres dans les troubles dépressifs récurrents et les dépressions résistantes. Certains font grossir (Lithium), certains sont neutres (Trileptal, Tegretol), d’autres font prendre du poids (Depakote, Depamide). Un seul fait en général maigrir : le topiramate (Epitomax).

PRISE ALIMENTAIRE ET ANTIDEPRESSEURS

L’alimentation est la source d’énergie de notre organisme et le carburant de notre cerveau.
Il est donc vital de se nourrir, mais cet acte est aussi un acte d’ordre affectif et émotionnel, culturel et convivial, voir ambivalent, car dans notre inconscient aliment=poison !
On comprend alors, que tous les troubles psychologiques induisent des troubles plus ou moins importants de la prise alimentaire.
Les médicaments utilisés pour diminuer ou même guérir les troubles psychiques interagissent avec les mécanismes complexes qui régulent la prise alimentaire, perturbant ainsi l’équilibre de notre relation avec l’alimentation. Certains médicaments font donc grossir, d’autres maigrir et certains sont neutres

Cependant, la prise de poids avec des antidépresseurs n’est pas une fatalité.
En effet, une étude menée en 2008, par le kinésiologue Angelo Tremblay, de l’Université Laval, et la psychiatre Marie-Josée Poulin, a révélé qu’il est possible de freiner la prise de poids liée aux antipsychotiques en modifiant certaines habitudes de vie.

Pendant 18 mois, les 59 participants ont suivi un programme expérimental. Ils ont reçu des recommandations nutritionnelles et devaient se soumettre, deux fois par semaine, à des séances d’exercices supervisés. Selon les résultats, non seulement ces participants n’ont pas pris de poids, mais ils en ont perdu (une perte moyenne de 3,5 %). De leur côté, les 51 patients du groupe témoin qui n’ont pas modifié leurs habitudes de vie ont pris du poids (un gain de 4,1 % en moyenne).

CONDUITE A TENIR

Sans prétendre guérir une dépression, certains conseils appliqués au quotidien, peuvent donc prévenir ou améliorer des états dépressifs, réduire l’anxiété, le stress et la fatigue. Avec ou sans antidépresseur, voici des conseils pour « booster » le mental et maintenir notre poids

L’alimentation

Voilà quelques aliments à privilégier quand le moral semble décroître

-les aliments riches en tryptophane : Le tryptophane est le précurseur de la sérotonine, régulatrice du sommeil, et anti dépresseur naturel, elle réduit aussi l’appétit pour les glucides Où les trouver ? Les aliments protéinés (viande rouge, œufs, poisson, volaille, lait), les bananes, les mangues, les dattes, les graines de sésame…). Médial propose un encas spécifique enrichi en tryptophane, ainsi qu'un complément alimentaire naturel et également riche en tryptophane.

-les aliments en oméga 3 : Plusieurs études d'intervention ont montré qu’une alimentation riche en acides gras oméga 3 permettait de rétablir l'équilibre émotionnel : l’optimisme, la sérénité, l'énergie et enfin la concentration.
Où les trouver ? Les poissons gras (saumon, thon, sardine, maquereau…, les germes et l’huile de lin, germe de blé, épinard, pistache, amande…).

Médial propose des formules de compléments alimentaires riche en oméga 3.

-les aliments riches en vitamines B (B1, B3 et B6) et en sélénium : Leur déficit peut provoquer une certaine apathie voire un sentiment de déprime, ou au contraire entraîner de la nervosité, de l’anxiété et de l'irritabilité. Où les trouver ? La levure et les germes de blé… certains compléments alimentaires médial.

-les aliments riches en magnésium : ils calment les signes physiques qui accompagnent l’anxiété, comme les crampes musculaires, la tétanie et la nervosité. Où les trouver ? Les légumes secs (haricots blancs, lentilles, pois cassés), les céréales complètes, les fruits oléagineux (noix, noisettes, amandes…), le chocolat et dans certaines eaux minérales… et le complexe magnesium médial.

-les aliments riches en glucides : Les glucides (ou sucres) apportent le "carburant" dont le cerveau a besoin pour bien fonctionner. Lorsque la glycémie baisse, l'humeur se dégrade souvent. Mais attention, consommer des produits sucrées énergétiques ou des boissons riches en glucides peuvent avoir des effets inverses de ceux que l'on recherche : cela risque de provoquer des fluctuations brutales du taux de sucre dans le sang, et d'entraîner fatigue et somnolence. Où les trouver ? Choisissez plutôt des aliments glucidiques peu raffinés (pain ou céréales complètes, fruits secs riches en fibres...) et consommez les aliments très sucrés lors d'un repas.

-les aliments plaisir : Le plaisir gourmand que nos aliments préférés nous procurent se traduit par l'augmentation du taux sanguin de béta-endorphine. Il provoque une sécrétion accrue de sérotonine, aux vertus apaisantes Où les trouver ? A vous de nous le dire !

L’hygiène de vie


Faites du sport

L’activité physique permet de se sentir mieux dans son corps, d’éliminer les toxines et de maintenir son poids de forme.
Mieux encore, elle déclenche la sécrétion, par le cerveau, d’endorphines.
Ces substances naturelles, cousines de la morphine, chassent les tensions et douleurs, et provoquent une sensation d’euphorie, qui se prolonge après l’effort


Cherchez la lumière

Le manque de lumière exerce un effet nocif sur notre moral, à l’origine d’un vrai "blues hivernal" chez plus d’une personne sur cinq.
En effet, s’il n’est pas suffisamment exposé à la lumière (moins d’une heure par jour), notre organisme fonctionne comme s’il restait branché sur le mode "nuit".
Alors, faites le plein de lumière ! L’idéal est de profiter des heures d’ensoleillement les plus élevées ; baladez-vous à l’heure du déjeuner, aller au travail à pied. Bref, profitez de la moindre lueur de soleil !

Parlez et positivez

Rien de mieux qu’une bonne séance de bavardage. La parole est le meilleur moyen de s’exprimer, d’extérioriser ses émotions, et de relâcher ainsi la pression.
Nombreuses sont les thérapies qui passent par la parole ! Souvent la réponse aux difficultés est trouvée lors de dialogue.
Evacuez le stress et la contrariété par les mots, prenez du recul et cherchez toujours le positif dans les situations difficiles.

Riez

Le rire provoque une sécrétion accrue d’endorphines, bénéfique pour le corps et l’esprit…à tel point que certaines cliniques l’érigent en thérapie !
Si il vous est difficile de rire, faites appel à des souvenirs drôles ou regarder sans modération un film comique ou un bd hilarante


Mangez bon et bien

Prenez le temps de manger, dans une ambiance calme, au possible, et sereine. Le repas doit être un moment de plaisir, de détente qui vous permettra de recharger vos batteries.
Et n’oubliez pas que la faim vient en mangeant…une baisse de moral, préparez-vous une jolie table et un repas agréable, et vous retrouverez vite le sourire !
A l’inverse le grignotage ou les excès alimentaires peuvent être une réponse apaisante au stress, mais dont les effets produits sont tout aussi néfastes.
Manger est une réponse naturelle au stress, certainement une référence à l’enfant apaisé par le lait maternel ou le biberon.
Mais l’excès alimentaire quotidien entraine en premier lieu une prise de poids, qui conduit souvent à une dévalorisation de soi et à une accentuation de l’état dépressif.
L’équilibre alimentaire s’apprend et s’adapte à chaque individu, alors si vous ne trouvez pas le votre, n’hésitez pas à en parler à un professionnel de la santé ou à votre centre médial.

Détendez vous et Dormez !

Dans notre société, nous oublions souvent à quel point le sommeil est important, il est réparateur et indispensable à notre équilibre physique et psychologique.
Le sommeil est l’un des premiers touchés lors d’une dépression ou de soucis. Il est de mauvaise qualité et écourté.
Alors, pour privilégier une bonne nuit, évitez de penser à tous les problèmes du quotidien avant de vous mettre au lit, de regarder des films angoissants ou violents, de manger des repas trop lourds… concoctez-vous une soirée de détente et de plaisir

Dr Gilardet Jean-Luc
Jean-Guillaume ZAOUI
Julie Bardin

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